Le colloque PRUNE a été imaginé et conçu par le laboratoire Techné et par la Comue Léonard de Vinci en partenariat avec tous les laboratoires de la région Nouvelle-Aquitaine impliqués dans l’écosystème territorial d’innovation sur le numérique pour l’éducation dans le cadre du forum international sur le numérique pour l’éducation in-FINE. Techné en a organisé la première édition en 2020 et l’édition 2021 est organisée par le laboratoire CerCA.
Principes du colloque
PRUNE est un nouveau colloque scientifique pluridisciplinaire dédié aux perspectives de recherche sur les usages du numérique dans l’Éducation. Il a vocation à réunir les spécialistes de la recherche et les autres acteurs du numérique pour l’éducation (entreprises, collectivités, services de l’État, associations, citoyens, élèves) pour construire une vision prospective et partagée de la contribution potentielle de la recherche à l’éducation et pour construire les conditions de nouveaux partenariats. Toutes les disciplines sont invitées et tous les contextes éducatifs sont concernés : enseignement scolaire et universitaire, éducation formelle et informelle, apprentissage et formation tout au long de la vie.
Les trois principaux objectifs de PRUNE sont :
- de cartographier les orientations des recherches en cours et de celles qui se préparent, de comprendre à quels problématiques et questionnements de terrain elles s’attachent à répondre, avec quelles approches conceptuelles et avec quelles méthodologies et quelles sont les modalités de leur partage et de leur valorisation ;
- d’identifier des initiatives originales des différents acteurs de l’éducation et de mettre en évidence les questions qu’elles cherchent à résoudre, les réponses qu’elles y apportent et la façon dont la recherche y contribue, les problèmes qu’elles soulèvent et que la recherche pourraient aborder ;
- de susciter de nouvelles recherches et de nouvelles initiatives de terrain en créant les conditions de nouveaux partenariats avec la recherche.
Contrairement aux autres colloques de recherche, PRUNE est destiné à la présentation de travaux au stade de leur conception, à leur tout début ou en cours de réalisation. Il organise de façon systématique la confrontation des projets des chercheurs aux initiatives et aux questionnements des praticiens, des institutions et des entrepreneurs. Il vise à faire partager les initiatives les plus récentes avant même qu’elles ne soient réalisées, à construire collectivement une vision prospective sur les questions à résoudre et les moyens d’y parvenir et à construire les conditions de nouveaux partenariats de recherche entre les différents acteurs du numérique pour l’éducation.
Il repose sur deux principes épistémologiques pour susciter et accompagner au mieux des démarches prospectives : inductif pour valoriser l’importance des questions telles qu’elles peuvent émerger de la réalité du terrain et déductif pour expérimenter sur le terrain des hypothèses formulées depuis les acquis scientifiques.
Pour les chercheurs, l’enjeu est de montrer l’actualité de leur objet de recherche, son inscription dans un état de l’art scientifique, sa cohérence avec les problématiques de terrain, l’originalité de son approche théorique, épistémologique et méthodologique ainsi que son intérêt prospectif. Toutes les disciplines sont invitées à contribuer à cette démarche dans une logique qui peut être disciplinaire ou, mieux, interdisciplinaire. Pour les autres acteurs de l’éducation (professionnels de l’éducation, entreprises, collectivités, associations), l’enjeu est de faire connaître leurs initiatives en faisant apparaître les objectifs qu’elles visent, les problèmes qu’elles soulèvent et les options qui ont été retenues pour y répondre ainsi que les questions qu’elles adressent à la recherche.
Le colloque est structuré en trois demi-journées de sessions parallèles thématisées. Il est conçu de façon à ce que les participants au colloque PRUNE puissent également participer aux autres évènements organisés dans le cadre d’in-FINE. Chaque demi-journée débute par une conférence plénière et se poursuit par des sessions de travail parallèles en sous-groupes. Chaque session de travail est organisée à partir de trois interventions initiales (un.e chercheur.e et deux autres acteurs de l’éducation) destinées à lancer un débat et à identifier collaborativement les perspectives de la recherche. Les présentations initiales sont très courtes (5 minutes). Toutes renvoient à des articles courts (quatre pages au maximum) qui seront publiés dans les actes en ligne du colloque. Des articles longs (30 pages au maximum) pourront également être proposés par les chercheurs après acceptation de leur communication. Ces articles seront soumis aux revues partenaires du colloque (liste à venir). Toutes les communications retenues font l’objet d’un poster affiché durant la totalité de l’événement in-FINE dans une agora afin de favoriser les échanges au-delà et en dehors des sessions de travail. Chaque session est conduite par un animateur, les échanges sont enregistrés et font l’objet d’une synthèse dans un cahier de tendances.
Positionnement thématique
Les objectifs ambitieux d’une éducation plus inclusive et plus équitable dans un monde qui doit faire face aux défis majeurs des transitions environnementales et numériques soumettent les institutions éducatives à un régime de quintuple contraintes totalement inédit. Contraintes pédagogiques pour améliorer l’accueil des publics très divers dont les attentes, besoins et comportements ont beaucoup changé et ne cessent de le faire. Contraintes didactiques pour augmenter l’efficacité des situations d’apprentissage et renouveler les principes d’une ingénierie éducative parfois ancienne. Contraintes environnementales pour maîtriser et minimiser l’empreinte écologique des choix d’ordres pédagogiques et didactiques. Contraintes éthiques pour offrir à tous une éducation respectueuse de chacun et porteuse d’un projet responsable et social. Contraintes économiques, enfin, pour ne pas limiter l’évolution des institutions éducatives aux plus riches et garantir l’inscription des projets dans la durée.
Dans beaucoup de pays dont la France, l’écart est considérable entre la performance réelle des institutions éducatives telle qu’elle peut être mesurée par les évaluations nationales ou internationales et les objectifs qu’ils se fixent. Y remédier suppose un renouvellement des organisations et des pratiques mais aussi des moyens et des compétences des acteurs. Cette nécessité de transformer les politiques éducatives s’affirme dans un contexte où les solutions ne sont pas nécessairement connues, où le besoin d’inventer s’impose ! Voilà qui invite à libérer les initiatives de tous, à renforcer le rôle de la recherche, à encourager le dialogue entre les professionnels de l’éducation, les collectivités, les entrepreneurs et les chercheurs mais aussi avec les usagers du service public d’éducation et le grand public.
Si l’on ne peut pas réduire ces problématiques à celles de la transition numérique de l’éducation, force est de constater l’importance de cette dernière dimension. Même si la formule semble déjà usée, il ne s’agit pas moins que de repenser et de réinventer l’éducation à l’ère du numérique. Qu’il s’agisse d’exploiter le potentiel des techniques numériques au service de l’efficacité des activités d’apprentissage, de mettre en place une éducation au numérique favorable à l’exercice d’une citoyenneté émancipatrice et à la réussite professionnelle ou de recourir aux techniques numériques pour améliorer les parcours de développement individuels et la réalisation des projets personnels, tout reste à inventer ou presque. C’est ce à quoi le colloque PRUNE cherche à contribuer !